Oui, on parle bien du Sahara! Cet immeeeeeeense désert avec ses dunes de sable, celles là mêmes qui ont servi de décor à la planète Tattooine dans Star Wars (mais si, quand C3PO et R2D2 sont perdus, rappelez vous ! Vous imaginez comment les acteurs devaient être à l’aise à l’intérieur des costumes – mais siiiii y’avait des gens dedans, pour de vrai !). Bref, là n’est pas la question, pardon.

Tout est dans les poussières !

Les climatologues s’intéressent depuis longtemps à cette région de notre planète, et plus précisément les paléoclimatologues, les scientifiques qui étudient les climats passés et leur évolution. L’avantage du Sahara, c’est que quand il y fait très sec, les vents disséminent ses poussières très loin, jusqu’à l’Océan Atlantique, où elles coulent doucement jusqu’à se retrouver au fond. Au fil du temps, ces poussières forment des couches dans le sédiment, et peuvent être retrouvées lorsque les chercheurs réalisent des forages océaniques. A l’inverse, lorsque le Sahara traverse une période plus humide, ces poussières ne sont pas retrouvées dans les sédiments océaniques.

Du coup, en regardant les carottes extraites des forages (pas le légume hein…), on peut avoir un aperçu des périodes où le Sahara était aride (poussières +) et des moments où il était plus humide (poussières -). Et jusque là, on voyait des alternances d’environ 100 000 ans, et ça collait avec les alternances des ères glaciaire et interglaciaires, qui semblaient donc donner le rythme.

Oui mais…

Une équipe de chercheurs du MIT (le Massachusets Institute of Technology), a décidé de s’intéresser de plus près à ces cycles, quand ils se sont rendus compte que les modèles climatiques numériques, au lieu de mettre en avant ces cycles de 100 000 ans, prédisaient que les changements de l’axe de l’orbite de la Terre, en influant sur l’ensoleillement estival de la région (et donc sur la « puissance » de la saison des moussons), devraient être le moteur de ces alternances de climat. Et ces changements d’axe (on parle de précession), ils arrivent tous les 20 000 ans, pas tous les 100 000…

Pour résoudre ce mystère, nouveaux forages, nouvelles carottes, et nouvelles mesures !

Pour y voir encore plus clair, ils ont décidé de mesurer les quantités de Thorium 230 retrouvés dans les dépôts sous marins de poussières du Sahara. Le Thorium 230 est produit de manière constante par de l’uranium radioactif présent en toutes petites quantités dans l’océan. Il est pratique car il vient rapidement se fixer sur les particules qui coulent au fond des océans, et lorsqu’on le mesure dans les sédiments, il nous donne une information sur le temps qu’ont mis les particules à couler jusqu’au fond ! Lors de périodes d’accumulation lente, le Thorium 230 est plus concentré, et inversement lors de périodes d’accumulation rapide.

Qu’en dit-il le Thorium 230 alors ?

Et bien justement, grâce à ces mesures ultra précises, notre équipe de chercheurs a pu mettre en avant un phénomène qui était passé inaperçu jusqu’ici : les « pics » de poussières observées dans les carottes n’étaient pas toujours dus à des accumulations de poussières du Sahara ! Elles étaient parfois dues à une dissolution plus importante des carbonates dans l’océan, ce qui arrive lors de périodes où l’océan est plus acide (et du coup, les résidus de ces carbonates dissous ont eux aussi coulé pour se retrouver dans les sédiments !) !

Une fois qu’ils ont pu ajuster leurs observations en soustrayant cet effet « acidité », un nouveau rythme d’oscillation climatique entre périodes sèches et périodes humides est apparu : le Sahara oscille bien entre aridité et moussons tous les 20 000 ans !

Ces résultats remettent en question l’utilisation des poussières du Sahara seules pour extrapoler le climat passé d’Afrique du Nord. Surtout, ils mettent en avance l’importance de l’influence de l’ensoleillement estival de la région sur le climat d’Afrique du Nord au cours des 240 000 dernières années !

Et si ces nouveaux résultats nous permettaient de repenser l’évolution des hominidés dans cette zone ? Les périodes où le Sahara, et l’Afrique du Nord plus généralement ont été des zones permettant l’installation et la dissémination humaine ont visiblement été plus fréquentes que ce que l’on croyait jusqu’à présent !

 

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