Entendons nous bien, on ne parle bien évidemment pas ici de guerre « humaine », façon troisième guerre mondiale et gaz moutarde. Celle là aurait bien entendu un effet désastreux sur la biodiversité ! On parle plutôt ici de guerre entre espèces, notamment végétales : une compétition naturelle qui serait la plus élevée possible !

Les forêts tropicales, hotspots de biodiversité

Sur notre planète, il existe des zones où la biodiversité est particulièrement riche, et particulièrement fragile. Les ONG de protection de la nature, en se basant sur différents critères (au départ, le nombre d’espèces végétales, complétés depuis avec l’intégration des habitats et de la faune), utilisent la notion de hotspot (« point chaud », un concept inventé par le chercheur Norman Myers) pour les désigner, ou de Zone Critique de Biodiversité. La Méditerranée, les Andes tropicales, La Polynésie ou encore l’Amérique Centrale en font partie. On y trouve de nombreuses forêts tropicales, capables d’abriter jusqu’à 1000 (mille !!) espèces différentes d’arbres ! On appelle ces espèces des espèces sympatriques : elles sont voisines et peuvent vivre en bonne entente, sans s’hybrider !

Mais à quel point cette bonne entente ?

Compétition, dérive et diversité

Au début, on pensait que pour qu’une telle diversité réussisse à se maintenir, c’est qu’il devait exister des niches, des assemblages de plantes fonctionnellement différentes et qui alimentaient cette diversité. Mais en fait, mathématiquement, il était impossible que ces niches puissent soutenir toutes ces espèces végétales !

Et par dessus le marché, gros paradoxe : en théorie, la dérive écologique (les fluctuations aléatoires de populations) et la compétition entre espèces sont censées faire baisser la diversité en un lieu donné…

C’est justement ce paradoxe qu’ont essayé d’expliquer une équipe de chercheurs des Université de Floride, d’Oregon, et James Cook en Australie. Et bien sûr, pour y arriver, ils ont fait… des maths ! Of course !

L’hypothèse de Janzen-Connell

Dans les années 70, 2 chercheurs (je vous laisse deviner leurs deux noms…) ont imaginé une hypothèse qui permettrait d’expliquer la diversité des arbres dans les forêts tropicales. Ils ont supposé que c’était la présence de parasites spécifiques à certaines espèces (insectes, champignons, etc.) qui permettait de contenir les populations de ces espèces, et donc de laisser de la place aux autres. Sauf que pour l’instant, cette hypothèse n’a jamais été prouvée numériquement, et que tout le monde semble penser que ça peut marcher un peu, mais pas maintenir indéfiniment plusieurs centaines d’espèces en un lieu donné…

Faites entrer notre équipe de chercheurs, et avec eux quelques ordinateurs ultra-puissants et des modèles numériques qui permettent de simuler 40 000 milliards d’années de vie et de mort d’arbres, avec et sans zones d’exclusion autour, à des distances différentes, et en excluant certaines espèces, puis d’autres… Bref, une grosse usine à gaz !

Des points en moins pour ceux qui sont comme les autres !

Enfin, et c’est la nature qui l’a dit !

Nos chercheurs, avec leurs modèles et leur force de calcul ont prouvé que l’hypothèse de Janzen-Connell fonctionne, et permet de maintenir quasi-indéfiniment l’hyperdiversité végétale des forêts tropicales, et que c’est bien l’action des ennemis naturels des espèces qui limitent leur propagation, et favorisent ainsi la propagation des autres.

Mais ils ont montré autre chose en plus…

Le fonctionnement des forêts tropicales selon cette hypothèse donnerait en plus un avantage de survie supérieur aux espèces les plus rares, par rapport aux espèces communes !

Comme quoi ! Ne soyez pas communs, soyez rares ! Cultivez votre différence, si c’est la nature qui le dit…

 

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